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Baskets d'un coureur à pied

Alors que je courrais en pleine nature provençale, mes pensées vagabondes m’ont conduit à trouver de nombreux points communs entre la création d’entreprise et la course à pied. Mais revenons quelques mois en arrière...

Thierry P. Gaillard

Auteur :

Entrepreunariat

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Choisissez un problème à résoudre.

Mon épouse avait décidé de s’inscrire au running club de notre village. À chaque fois qu’elle prend ce genre de décision, elle l’applique immédiatement et s’y tient, aussi régulière qu’un métronome, aussi tenace qu’un lutteur. Une volonté de fer dans un gant de velours...

De mon côté, je n’étais pas vraiment décidé à faire comme elle : les années passaient et j’avais abandonné la pratique sportive. Et puis j’avais ma propre société que j’avais montée quelques mois plus tôt, un guide numérique spécialisé dans le tourisme en France. Je travaillais douze heures par jour et je n’accordais que très peu de temps à mon activité physique. J’avais tort...

Le temps se déforma. Mes enfants grandirent, mon épouse continua à courir chaque jour davantage, mon entreprise se développa tandis que je glissais doucement dans un état de mélancolie rêveuse sans que je puisse réellement expliquer pourquoi. Puis vint l’angoisse de tomber malade, telle une obsession tenace qui ne me quittait plus.

Un jour, je décidai que cela ne pouvait plus durer ainsi et voulus résoudre mon problème n’arrivant plus à vivre avec cette peur continuelle au ventre. Je compris que mon corps me lançait un message et que je ne devais plus faire comme si je ne l’entendais pas. Confiant, j’expliquai à ma famille que j’allais me mettre à courir pour soigner mon spleen. Bien sûr, personne ne me crut...

Je pris la décision de consacrer deux soirées à courir dans la garrigue environnante, en acceptant de « perdre » quelques heures de travail pour améliorer ma santé.

Entrez en action rapidement.

Dès le samedi suivant, mon épouse décida de m’accompagner pour mon premier footing. Vous vous doutez bien que la séance fut difficile. D’autant plus difficile qu’ayant été très sportif dans ma prime jeunesse, je disais partout que j’allais courir comme un lapin juste après quelques séances...

Mais il n’en fut rien, évidemment. Ce fut un chemin de souffrances pendant des mois pour retrouver la forme, un poids raisonnable et un bien-être que je n’éprouvais plus depuis longtemps. Aujourd’hui encore, alors que je cours une vingtaine de kilomètres par semaine avec mon épouse, cela reste à la fois un moment de bonheur que je ne raterais pour rien au monde, mais aussi un chemin de souffrances.

oliviers en Provence à la Roque-d-Antheron < figcaption>Courir au milieu des oliviers en Provence © Gathea

Prenez du plaisir.

Un moment de bonheur parce que nous courons dans la garrigue provençale, quelque part entre le Lubéron et Aix-en-Provence. L’hiver, les rayons du soleil de l’après-midi nous réchauffent ; le dénuement des arbres nous permet de contempler la Sainte-Victoire qui scintille dans son écrin « dinosauresque ». Au printemps, nous zigzaguons entre les cerisiers en fleur et l’odeur des genêts. L’été, nous partons à l’aube et prenons le temps de nous arrêter au milieu d’un champ pour déguster de magnifiques abricots à la peau veloutée et à la saveur sucrée. C’est notre moment à nous, rien qu’à nous, le moment où nous courrons ensemble, loin du monde et de ses fureurs, parfois sans même nous parler...

Nous grimpons à travers les collines. Quelquefois, le chemin est raide et si ma partenaire avale les kilomètres sans problème, je continue à souffrir dans les sentiers escarpés et caillouteux des collines de Provence. Ce n’est pas insupportable, mais c’est exigeant.

Abricotiers en Provence à la Roque-d-Antheron
Courir au milieu des abricotiers de Provence © Gathea

Ne cherchez pas à tout savoir.

J’ai cherché des trucs pour m’aider à surmonter mes difficultés. J’ai remarqué que lorsque je lève la tête au loin pour mesurer la longueur d’une montée, la raideur d’un escalier ou le nombre de kilomètres qu’il reste à parcourir, les douleurs deviennent plus vivaces, plus obsessionnelles.

Mesurer le chemin et les difficultés qui m’attendent me coupent les jambes. J’ai assez de ressources aujourd’hui pour ne pas m’arrêter, mais le plaisir s’efface et pèse sur mes performances.

Au contraire, lorsque je me concentre sur le pas suivant, que je me laisse hypnotiser par la cadence régulière de ma course, mon esprit s’évade et pense à tout autre chose. Mes douleurs se diluent dans mes songes. Il m’arrive fréquemment de me retrouver à un endroit du parcours sans m’être rendu compte du chemin parcouru. Le temps et la distance se sont compressés pour m’offrir un moment d’évasion et de plaisir quasiment sans souffrance, en compagnie de mon épouse, au milieu de la garrigue...

Rien n’est inéluctable, rien n’est écrit à l’avance.

En ces temps d’incertitudes où nous cherchons des réponses à des questions qui n’en ont pas encore, lever la tête pour voir le chemin qui nous reste à accomplir et les difficultés à surmonter peut nous décourager inutilement. Être dans l’action, avancer pas à pas en se faisant confiance pour résoudre les problèmes seulement lorsque nous y serons confrontés, nous aide à avancer sur ce chemin en partageant du plaisir jusqu’à notre destination finale.

En mode effectuation, l’entreprenariat et le management sont des parcours qui doivent se faire pas à pas, dans l’action. En faisant preuve de courage et d’une certaine dose de créativité pour résoudre les problèmes les uns après les autres...

Et pour peu que vous suiviez ce chemin en aussi bonne compagnie que moi, alors ce moment sera merveilleux...

Bonne course, bonne création d’entreprise à toutes et tous...